Les bases du flash déporté |
[Déc 2013] – légère mise à jour de la page.
L’usage des flashes en photo peut sembler décourageant lorsque l’on débute. Utiliser le flash intégré de l’appareil sans précaution provoque la joie de cramer le premier plan et de faire ressembler vos sujets à de joyeux lapins albinos :). L’ajout d’un flash additionnel (aussi appelé flash de reportage ou encore flash cobra ou speedlight) sur votre appareil peut vous aider : il est plus puissant que le flash intégré, la taille de la zone de diffusion est plus grande que celle du flash intégré. De plus, il peut être orientable pour vous permettre d’utiliser les murs ou le plafond comme réflecteurs – chose que le flash intégré ne peut pas faire. Cependant, monter le flash sur l’appareil n’est toujours pas la meilleure des solutions du fait qu’il soit proche de l’axe optique (provoquant l’effet yeux rouges) et des ombres dans l’axe modèle / boitier.
C’est pour répondre à toutes ces problématiques que l’usage des flashes déportés est préconisé. Rien de nouveau dans le fait de déporter le flash vis-à-vis de l’appareil : souvenez vous des photographes des années 40 avec leur flash torche tenu à bout de bras.
Le principe est simple (même si la technologie que cela nécessite peut paraitre complexe) : il s’agit d’utiliser un ou plusieurs flashes mais en les déportant vis-à-vis de du boitier, c’est-à-dire ne pas les connecter directement à ce dernier afin de s’éloigner de l’axe optique ou tout simplement afin d’apporter de la lumière là ou elle ne peut aller si le flash reste monté dessus.
Le pilotage des flashes, c’est-à-dire le réglage et le déclenchement de ces derniers, peut être assuré par différentes techniques suivant le mode de connexion utilisé :
- connexion par câble ;
- connexion par infrarouge ou autre signal lumineux ;
- connexion par signal radio.
Ces modes seront vu un peu plus bas. Abordons avant ça 2 notions importantes. Lors de l’usage de flashes, l’exposition (la puissance qu’ils délivreront) dépendra du mode dans lequel ils seront positionnés : Manuel ou TTL.
En mode manuel, on spécifie la puissance du flash lors de son réglage et à chaque impulsion de déclenchement, le flash se déclenchera avec cette puissance qui a été spécifiée.
En mode e-TTL le principe est un peu plus complexe. Dans ce cas, c’est sur la base d’un dialogue entre l’appareil photo et les flashes que la puissance de chacun est calculée en fonction de ce que voit l’appareil (en fonction de ce que voit le capteur au travers de l’objectif : Through The Lens TTL) :
- l’appareil ordonne un pré-déclenchement ;
- les flashes déclenchent un pré-éclair ;
- l’appareil calcule la puissance qu’il perçoit de chacun des flashes et leur indique en retour quelle puissance ils doivent utiliser pour l’éclair final ;
- les flashes se déclenchent et leur éclair est fonction de ce que l’appareil leur a indiqué.
Tout cela se déroule en quelques millisecondes, ce qui passe souvent inaperçu.
Les points qu’il faut retenir de ces 2 modes de fonctionnement sont les suivants :
- lorsque les flashes sont positionnés en mode manuel, ils délivreront toujours la même puissance ;
- lorsque les flashes sont positionnés en mode e-TTL, leur puissance est fonction de ce que voit l’appareil au travers de l’objectif. Ainsi, suivant le cadrage que vous réalisez, il est possible que vous n’obteniez pas le même éclairage d’une photo à l’autre.
Utilisation de la connexion par câble :
La connexion par câble est équivalente au fait de mettre le flash directement sur l’appareil. La seule différence est que le flash peut être éloigné de l’axe optique de votre appareil évitant ainsi l’effet yeux rouges ou les ombres trop marquées juste derrière votre sujet. L’usage de la connexion par câble peut être très pratique : tenez l’appareil d’une main, le flash de l’autre et voilà. Seul inconvénient, le fait d’avoir ce fil à la patte !Dans beaucoup de situations, une seule source de lumière suffit. Par conséquent, cette méthode peut répondre à beaucoup de besoins pour une somme dérisoire. Optez pour un câble d’une longueur adaptée : 1m ou 3m sont des longueurs largement suffisantes pour commencer. |
Utilisation de la connexion lumineuse ou IR :
La connexion par signaux lumineux permet de s’affranchir du fameux fil à la patte. Ici on parlera de maître / esclave respectivement pour l’entité qui pilote (cad celle qui envoie les ordres) et qui les entités qui sont pilotées (réception d’ordres). Vous l’aurez compris, il faut 2 flashes (ou équivalent). Souvent il s’agit du flash intégré au boitier (ou un contrôleur) qui va piloter un flashe distant. |
Plusieurs solutions existent se basant sur cette méthode :
Dans ce mode de fonctionnement, quelque soit la méthode (flashes en mode manuel ou e-TTL), la communication entre le maître et les esclaves se fait par signaux lumineux. |
L’usage de cette technique est simple. Elle offre la possibilité de piloter plusieurs flashes le plus souvent répartis dans 1, 2 ou 3 zones/groupes logiques. Il y a cependant quelques inconvénient :
Hormis les situations exceptionnelles (distance entre appareil et flashes, conditions de prise de vue en plein soleil, ligne de vue impossible entre maître et esclaves), l’usage de la technologie lumineuse est relativement fiable. Certains appareils disposent d’un flash intégré pouvant jouer le rôle de maître (Canon EOS 7D, Certains DSLR Nikon, …) et sont donc capables de piloter les esclaves. Les appareils qui ne disposent pas de cette capacité doivent compter sur l’usage d’un flash additionnel ou d’un émetteur dédié (tel le ST-E2 ou le SU-800 dont on a parlé précédemment). Suivant les équipements, la communication se fait par signaux lumineux standards (directement issus du flash – intégré ou flash maître) ou par infra-rouge (Canon ST-E2 ou Nikon SU-800). Il arrive par conséquent que, dans le premier cas, on perçoive ce signal lumineux surtout lors des poses longues en second rideau. Cependant, ces signaux lumineux ne doivent – en principe – pas influencer l’image finale (sauf si vraiment la source est proche du sujet). |
Utilisation de la connexion radio :
La connexion radio est le mode ultime de communication, il permet de s’affranchir des limitations précédentes à savoir:
- le fil à la pate lié à l’utilisation de câbles de connexion ;
- les problèmes de portée et d’environnement lié à l’usage IR ;
- les problèmes de nécessité de ligne de vue entre maître et esclaves ;
Cependant attention, il existe de tout dans le monde des transmetteurs radios ! On trouve certains systèmes pour quelques dizaines d’euros sur eBay et d’autres pour plusieurs centaines d’euros pièce pour des grandes marques telles que Pocket Wizard ou Radio Popper. Malheureusement la qualité des équipements radio est très souvent proportionnelle au prix auxquels on les trouve. Les équipements bas de gamme disponibles sur eBay ont une portée relativement réduite (15-30m maxi de ce que j’ai pu testé – idéal en studio mais pas en extérieur) et ne déclenchent pas à tous les coups. De plus sur certains couples boitier/déclencheur on peut constater des latences au déclenchement. Mais les choses changent très vite avec les fabriquants asiatiques … il se pourrait que des équipements de qualités sortent un jour. D’ailleurs le moyen de gamme actuel est de très bonne facture : les Cactus v5 (et bientôt les v6 qui arriveront début 2014) sont des équipements de très bonnes qualités avec des portés de 100 à 300m et relativement fiables. Les grandes marques quant à elles offrent des portées bien supérieures et déclenchent à 99,9% . Je reviendrai un peu plus tard sur les 2 concurrents que sont Pocket Wizard et Raddio Popper.
A l’heure actuelle, 99% 25% des déclencheurs radios sont des déclencheurs simples, servant uniquement à transmettre une impulsion de déclenchement de flash. Dans ce cas, les flashes sont réglés en mode manuel et dès réception de l’impulsion, ils se déclenchent.
Certains déclencheurs radios (Pocket Wizard, Radio Poppers mais également certaines marques asiatiques) permettent de transmettre les informations TTL tout comme avec une connexion directe, une connexion par câble ou une connexion IR. Sans rentrer dans les détails (une page dédiée aux transmetteurs radios sera mise en place par la suite), les Pockets Wizard sont vus comme des câbles virtuels reliant l’appareil aux flashes (les signaux électriques issus de l’appareil sont directement convertis en signaux radios jusqu’aux récepteurs et inversement) tandis que les Radio Poppers fonctionnent en coupure (ils interceptent les signaux lumineux pour les transformer en signaux radio et inversement sur la cible – tout du moins c’est le fonctionnement employé à l’heure de la rédaction de cette page).
Bref, la techno c’est très bien … mais je choisi quoi ???
- Vous débutez dans l’usage des flashes ? Alors commencer par le système infrarouge ou radio (basique avec des Cactus v4 ou v5 par ex).
- Vous maîtrisez ou connaissez déjà le mode IR, vous avez déjà bien jouer avec les Cactus v4 et avez découvert leurs limites ? Alors passez au Cactus v5 / v6.
- Vous souhaitez allez encore plus loin et disposez de possibilité étendu (gestion de l’hypersync et/ou du HSS) alors orientez vous vers les Pocket Wizard.
- Vous disposez de flashes de studio ??? De plus en plus de marques proposent leur propre système de déclenchement radio … Profoto Air en est un bon exemple.
L’essentiel : modeler la lumière
Tout est dans le titre : l’important est de savoir modeler la lumière ! Ce n’est pas parce que vous utilisez des flashes que vous ne devez pas faire attention à ce que vous faites de votre lumière. C’est d’ailleurs à cause de cela que l’usage des flashes additionnels et si souvent boudé : à cause de la « qualité » de lumière qu’ils procurent. Or, bien contrôlée, cette lumière peut vraiment être belle ! En photo de studio, on utilise des réflecteurs et des diffuseurs, il suffira de faire de même avec nos flashes additionnels. En studio on fait très attention à la puissance des flashes et à leur positionnement, il faudra également faire de même. Les speedlighs permettent pour la plupart des puissances allant de 5Ws à 50 Ws …. profitez de cette plage de puissance et ne mettez pas toujours vos flashes plein pots comme on le voit trop souvent.
On trouve tout un tas de matériel pour modeler la lumière produite par les flashes additionnels : des boites à lumière, des parapluies, des réflecteurs, des snoots, … exactement comme en studio. La seule différence réside dans la taille de la source. En studio, on travaille avec des sources de lumière de grandes tailles, relativement puissantes. Ici, vous aurez droit à des sources plus petites et moins puissantes vous imposant de multiplier le nombre de flashes à utiliser pour compenser ces manques ou de travailler de façon précise avec votre lumière (prendre soin de mixer la lumière ambiante et la lumière produite par vos flashes par exemple). Mais gardez en mémoire que même avec un seul flash il est possible de faire de belles photos : ne courrez pas de suite après un nombre d’équipements digne d’un pro ! Un flash et un diffuseur / réflecteur peut vous permettre de sauver bien des images qui aurait pu être catastrophiques sans ça.
Si vous n’avez pas de matériel particulier sous la main, regardez autour de vous !! En intérieur, utilisez murs et plafond en tant que réflecteurs. Optez pour un diffuseur de type Lastolite (ou un simple drap blanc) afin d’adoucir les ombres portées par le flash.
Un réflecteur a pour but de dévier la lumière offrant ainsi une source secondaire bien plus grande que la source primaire mais moins puissante. Attention cependant, la lumière sera réfléchie par ce réflecteur, prenant la teinte de ce dernier s’il n’est pas blanc.
Le diffuseur quant à lui à pour but de diffuser (of course) la lumière offrant une source secondaire un peu plus grande mais surtout beaucoup plus douce : les ombres sont moins marqués qu’avec un réflecteur ou en lumière directe.
Ci-dessous quelques façonneurs de lumière professionnels pour les flashes additionnels (mais n’oubliez pas qu’il est possible de les faire vous-même !!!) :
Boite à lumière |
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Réflecteur |
Parapluie |
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Personnellement, j’ai passé pas mal de temps à trouver LA solution qui puisse être la plus évolutive possible. Quand j’ai commencé à mettre un pied dans le mode Strobist (2009) j’y ai prit gout mais j’ai vite vu qu’il y avait un piège énorme à vouloir s’équiper uniquement pour des speedlights. LA solution était de trouver des façonneurs capables d’accueillir des flashes speedlights comme des flashes de studio (et oui le mode Strobist concerne TOUT les flashes pas simplement les speedlights 🙂 ). A défaut de trouver ces façonneurs, j’ai trouvé un adaptateur qui me permettaient d’utiliser les flashes Speedlight sur des façonneurs de qualités professionnels. Cette marques était Creative Light … qui avait été lancé par Profoto et qui est maintenant revenus sous son giron sous le nom Profoto RFi. Profoto propose quelques 120 façonneurs dont beaucoup sont compatibles avec les adatateurs Speedrings (pour les speedlights) et avec les éclairages Profoto. Parcourez les pages de mon site et vous en verrez quelques cas d’usage.
janvier 24th, 2010 at 23 h 56 min
[…] fameuse page se trouve ici et accessible directement dans le menu de navigation du site sur la […]
janvier 25th, 2010 at 14 h 47 min
[…] […]
juin 18th, 2010 at 11 h 03 min
[…] Les bases du flash déporté chez Jack Pixels, […]
février 26th, 2013 at 13 h 56 min
Interessant et très compréhensible, bien écrit et utile!
décembre 10th, 2013 at 23 h 14 min
[…] […]